Marché de l'énergie 26 octobre 2022 • 9 Réactions • 9 minutes
Des nombreux engagements pris par le pacte énergétique belge en 2018, la sortie du nucléaire à l’horizon 2025 est très certainement la mesure qui aura suscité le plus d’émois.
Derrière cette décision, l’objectif climatique ambitieux imposé par l’Europe d’atteindre les 100% d’approvisionnement en énergies renouvelables d’ici 2050. Un scénario au cœur de la transition énergique – tantôt célébré par ses partisans, tantôt contesté par ses détracteurs – qui sera déterminant pour l’avenir du secteur énergétique belge.
Retour sur la saga du nucléaire en Belgique.
Pour l’année 2017, 50 % de l’électricité produite en Belgique est d’origine nucléaire. Cela représente un peu plus de 40 TWh. Cette quantité totale d’électricité produite doit donc être compensée si l’on souhaite, à terme, se passer de l’énergie nucléaire.
Selon le gestionnaire du réseau de transport électrique Elia, quel que soit le scénario envisagé, la construction de nouvelles centrales thermiques de combustibles fossiles carbonés (gaz, pétrole, charbon) sera nécessaire pour assurer la sécurité de l’approvisionnement, sans renforcer la dépendance énergétique de la Belgique.
Pour Damien Ernst, spécialiste des questions d’énergie à l’ULiège, l’investissement des producteurs dans ces centrales au gaz aura un coût environnemental et financier important. Car, en plus d’une augmentation de la facture énergétique, la fermeture annoncée des centrales provoquerait la perte de nombreux emplois.
Dès lors, peut-on réellement espérer atteindre les objectifs européens en matière de diminution de gaz à effets de serre, tout en assurant la sécurité de l’approvisionnement énergétique et la stabilité des prix en Belgique ?
Pour les partisans d’une sortie du nucléaire à l’horizon 2025, dont le député fédéral et chef de groupe Ecolo/Groen Jean-Marc Nollet, la réponse est oui ! Et les arguments et alternatives qu’ils opposent ne manquent pas :
Enfin, il ne faut pas oublier que :
La solution consisterait donc à compenser une partie de l’électricité qui viendrait à manquer par l’amélioration de l’efficacité énergétique, par des capacités de stockage accrues (permettant d’accueillir le surplus de production des ménages, notamment) et par l’augmentation des énergies renouvelables qui produiront de l’emploi et garantiront une sécurité d’approvisionnement.
>> Lire aussi : L’avenir du secteur énergétique belge entre les mains de quelques fournisseurs ?
D’après une étude relayée par l’ex-ministre de l’Énergie Marie-Christine Marghem, la sortie du nucléaire ne coûterait que 15€ htva par an et par ménage, à partir de 2025. Selon le député N-VA Bert Wollants cependant, le coût supplémentaire moyen devrait plutôt s’élever à 50€ par an et par ménage.
Deux théories contredites par Ecolo, pour qui ces estimations budgétaires surévaluent le coût des alternatives, sous-évaluent le coût de la prolongation des réacteurs et ne prennent pas en compte le coût économique du risque nucléaire.
Pour Jean-marc Nollet : « une sortie du nucléaire est nécessaire et possible en 2025 sans impact majeur sur nos émissions de gaz à effet de serre, ni sur la facture ». Cela constituerait même la solution la moins chère. À condition, bien sûr, de mettre en œuvre des politiques et mesures efficaces dès aujourd’hui !
Le jeudi 23 décembre 2021, le gouvernement fédéral, après une nuit de discussions et de négociations, a trouvé un accord sur la sortie du nucléaire en Belgique. Mais que dit-il exactement ?
L’accord stipule qu’en effet, d’ici 2025, la Belgique devra se passer de ses vieux réacteurs. Pour éviter un risque de black-out électrique, l’alternative trouvée serait d’activer des centrales à gaz, aux Awirs (Flémalle, province de Liège) et à Vilvorde. Le point noir du dossier ? Le refus de l’octroi du permis de construction de la centrale de Vilvorde par la ministre de l’énergie en Flandre Zuhal Demir (N-VA).
Une fois n’est pas coutume, les membres du gouvernement avaient donc reporté la décision finale au 18 mars 2022. D’ici là, les politiques pouvaient proposer de nouvelles alternatives telles que l’implantation de centrales au gaz sur d’autres sites. Bien que l’objectif final soit de désactiver les sept réacteurs du pays, il était possible que la décision fut réanalysée en cas de non accord au printemps 2022.
Cependant, la Belgique ne tourne pas complètement le dos au nucléaire. Elle prône bel et bien la fermeture des vieilles centrales mais compte investir 100 millions d’euros dans « le nucléaire du futur » (à savoir, le thorium, un métal pouvant servir de combustible pour produire de l’électricité) et dans les centrales nouvelles générations.
Le 18 mars dernier, le gouvernement s’est, comme prévu, rassemblé afin de parler de l’éventuelle date de sortie du nucléaire en Belgique. Le verdict ? Les deux réacteurs Tihange 3 et Doel 4 (ayant une capacité de 2 GW) continueront de fonctionner pour une période de 10 ans et ce, sans discontinuité. Ces deux réacteurs sont par ailleurs les moins âgés du pays. La raison de ce choix ? le conflit actuel entre l’Ukraine et la Russie ainsi que l’augmentation drastique des prix de l’énergie qui en découle. La loi initiale datant de 2003 a donc été revue et modifiée à la fin du mois de mars. Cependant, la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten a confirmé que cela ne concernait que ces deux réacteurs et que les autres seront bel et bien mis à l’arrêt aux dates prévues. Ainsi, le 24 septembre 2022, Doel 3 a définitivement cessé de fonctionner. Début 2023 viendra le tour de Tihange 2.
L’objectif premier de l’accord « Energie » évoqué ci-dessus porte sur deux axes :
Pour atteindre ce second objectif, un plan d’investissement de plus d’1,1 milliard d’euros a été approuvé. Ce dernier doit favoriser la mise en place des mesures suivantes :
En plus de cette décision, le gouvernement a décidé de ne pas exclure l’avènement des centrales au gaz, comme expliqué ci-dessus.
Et si vous aussi, vous participiez dès aujourd’hui à l’effort en optant pour un fournisseur d’énergie vert qui investit massivement dans les énergies renouvelables ?
Sources :
MARLOT Jacques 0/5 • 30 août 2018 • 11:29
Veuillez me donner l'adresse e-mail à laquelle on peut vous écrire en joignant un fichier attaché.
Merci d'avance et sincères salutations,
Jacques MARLOT
Ingénieur civil A.I.Ms. retraité
Membre adhérent de l'Electric Auto Association http://www.electricauto.org/ et de
Membre actif de l'AEPN, Association des Écologistes Pour le Nucléaire, et du Mouvement 100 TWh
Xavier Dumont 0/5 • 22 octobre 2018 • 12:57
Merci pour votre message. Si vous souhaitez obtenir l'aide d'un conseiller, n'hésitez pas à nous contacter par téléphone au 0800 37 369 ou à nous envoyer effectivement par e-mail à info@comparateur-energie.be une facture de décompte ou un courriel expliquant votre demande, nous nous ferons un plaisir de vous aider.
Excellente journée à vous de la part de toute notre équipe.
Labrique Baudouin 0/5 • 30 août 2018 • 13:19
« "Le nucléaire, énergie décarbonée", c'est FAUX : des études sérieuses montrent que le nucléaire produit en moyenne 66 g de CO2 par kWh produit [...] ».
(Suivant l'observation pertinente du très sérieux site Médiapart https://blogs.mediapart.fr/jpm2/blog/190313/lallemagne-reduit-ses-rejets-de-co2-tout-en-fermant-son-parc-nucleaire ).
Ernest CRABBE 5/5 • 30 août 2018 • 18:15
E Crabbe
Ben 0/5 • 30 août 2018 • 18:56
Rooman Benny 0/5 • 30 août 2018 • 21:08
Un accident peut tuer plusieurs millier, voir plusieurs millions d'humains sans compter les autres dégâts sur le vivant, mais la vie reprendra!
La demi-durée de vie de certains éléments radioactif produit dans les centrales dépassent 10 milliards d'années, donc bien plus que ce qui reste à la terre pour disparaitre!!
Defawe 0/5 • 3 septembre 2018 • 16:04
Quelle est l'importance de l'énergie grise (fossile) nécessaire à la construction, l'entretien et le démantèlement des alternatives durables (photovoltaîque, éolien, ???) par rapport à leur durée de vie? En d'autres termes,quel est l'amortissement énergétique de ces alternatives? Si l'énergie nécessaire pour produire une éolienne dont la durée de vie est de 30 ans (hypothèse), nécessite la production électrique de cette éolienne durant 20 ans(deuxième hypothèse), est-ce la solution?
Merci d'une réponse scientifique et pas politique ou encore moins commerciale.
Paul
Xavier Dumont 0/5 • 22 octobre 2018 • 13:05
Merci pour votre message. C'est une excellente question, nous allons nous renseigner auprès de personnes compétentes et la matière et ne manquerons pas de revenir vers vous à ce sujet. Il est vrai que la partie "construction" des outils produisant de l'énergie de manière durable doit également être prise en compte, tout comme pour la construction d'une voiture électrique. La comparaison doit être réalisée dans sa globalité, et pas uniquement lorsque le nouvel outil "propre" est en état de fonctionnement.
Nous vous souhaitons une belle journée de la part de toute l'équipe de Comparateur Energie.
pascal gillardin 0/5 • 17 janvier 2023 • 11:47
Actuellement, les technologies de stockage de l'énergie sous forme mécanique ou chimique (restituable sous forme électrique au moment opportun), sont largement insuffisantes, sauf dans de rares situations géographiques, non présentes en Belgique ou à proximité.
La thèse fantaisiste (promue par les lobbies industriels et financiers qui en tirent profit, au détriment des citoyens), selon laquelle un agenda aventureux de sortie du nucléaire pourrait à lui seul générer l'apparition magique de ces technologies avant 2050 démontre autant de rationalité scientifique et politique que l'hypothèse selon laquelle le fait de sauter d'un avion sans parachute inciterait l'organisme de l'acrobate à se faire pousser des ailes.
Les fables écologistes sont amusantes dans les œuvres de fiction mais en déduire des stratégies énergétiques au plan collectif relève actuellement de la dérive criminelle.