
Votre fournisseur d’énergie fournit-il du gaz naturel russe et que se passera-t-il si Poutine interrompt l’approvisionnement en gaz?
L’invasion russe en Ukraine a également un impact considérable sur les prix du gaz naturel. Mais consommez-vous vous-même du gaz naturel russe et risquerez-vous de tomber sans gaz naturel si le président Poutine interrompt l’approvisionnement en gaz vers l’Europe?
“2,1% de notre importation de gaz globale provient directement de Russie”; Andries Bomans, porte-parole du Ministre de l’Energie Tinne Van der Straeten (Groen), se réfère aux chiffres récents du Service Public Fédéral Economie. «Ce volume atteint le port de Zeebrugge via des méthaniers. Nous importons également du gaz russe via des points d’interconnexion avec d’autres pays européens. La somme de ces 2 modes d’importation représente 4-6% de notre approvisionnement en gaz global.»
Une dépendance limitée et un impact identique
Malgré cette dépendance relativement limitée vis-à-vis de la Russie, le conflit avec l’Ukraine pèse aussi lourdement sur notre facture énergétique que dans les pays qui importent plus de gaz russe. «En ce qui concerne le marché de l’énergie libéralisé, les prix du gaz naturel sont déterminés sur les marchés de gros, en fonction de l’offre et de la demande. L’origine du gaz naturel que nous consommons en Belgique, ne joue donc aucun rôle au niveau de la tarification,» explique Werner De Decker, Directeur général d’Elexys, qui fournit de l’énergie aux entreprises.
Vous ne pouvez pas non plus limiter l’impact des décisions du président Poutine par votre choix de fournisseur. «En tant que consommateur, vous ne connaissez pas l’origine du gaz fourni par votre fournisseur d’énergie,» selon Andries Bomans. «C’est bel et bien le cas pour l’électricité cependant, étant donné que les fournisseurs justifient l’origine de leur électricité sur base des ‘garanties d’origine’.»
Et l’approvisionnement?
Via la société d’Etat Gazprom, la Russie fournit environ 40% de la consommation de gaz européenne, ce qui explique immédiatement les fluctuations sur les marchés de gros. Mais que se passera-t-il si Poutine interrompt l’approvisionnement en gaz ou si l’Europe boycotte l’approvisionnement en gaz naturel en provenance de Russie? «Dans ce cas, la faible dépendance belge vis-à-vis du gaz naturel russe joue en notre faveur,» explique Andries Bomans. «Au cas où l’approvisionnement serait interrompu, nous pourrons faire appel à d’autres canaux d’approvisionnement et importer du gaz naturel en provenance des Etats-Unis ou du Qatar, par exemple. En outre, la Belgique dispose d’un stockage souterrain de gaz naturel à Loenhout.»
Toutefois, cet emplacement ne peut stocker que 9 térawattheures (TWh) de gaz, soit un peu moins de 5% de la consommation annuelle belge, selon les calculs récents du journal ‘De Tijd’. Andries Bomans se réfère également au mécanisme européen de solidarité. «Lorsqu’un pays européen risque de tomber sans gaz naturel, un autre Etat membre lui fournira du gaz naturel, sans compromettre sa propre consommation de gaz naturel, bien entendu.»
Le scénario de délestage
«Au cas où de réelles pénuries de gaz surviendraient malgré ces mesures, un scénario de délestage suivra en Belgique. Dans ce cas, les entreprises seront délestées en premier lieu,» explique Werner De Decker. «Les clients domestiques et les centrales à gaz recevront la priorité absolue, bien entendu. Nous ne tomberons probablement plus jamais entièrement sans gaz naturel.» En ce qui concerne l’évolution des prix du gaz naturel, le discours est moins optimiste. «Heureusement, nous avons eu un hiver relativement doux en Europe. Toutefois, les stocks de gaz européens se situent à un niveau bas et, comme chaque année, ils doivent être réapprovisionnés durant les mois d’été afin d’être prêts pour l’hiver suivant. La demande européenne de gaz naturel restera donc à un niveau élevé pendant un certain temps, avec une offre limitée. Tout ceci signifie qu’aussi longtemps que le conflit en Ukraine se poursuive, l’Europe restera confrontée à des prix extrêmement élevés pour le gaz naturel.»
Réduire notre dépendance
Les 2 hommes conviennent que nous devons réduire notre dépendance vis-à-vis du gaz naturel russe. Tout comme la Ministre Van der Straeten, Werner De Decker plaide en faveur de l’utilisation maximale des énergies renouvelables quoi qu’il estime que le remplacement des centrales nucléaires par des centrales à gaz ne soit pas le meilleur choix. «L’énergie renouvelable en combinaison avec un parc de production nucléaire sûr/fiable et avec une bonne interconnexion entre les pays européens est la stratégie appropriée,» selon Werner De Decker.
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