
TotalEnergies: vert, belge et moins cher ?
TotalEnergies (anciennement Lampiris), c’est plutôt une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le consommateur ? Le fournisseur liégeois deviendra-t-il plus cher ou moins engagé en faveur de l’environnement ?
Sommaire
- Histoire de TotalEnergies: de la naissance à Liège à l’acquisition par Total
- Qu’est-ce que l’électricité verte ?
- TotalEnergies fournit-il réellement de l’énergie verte ?
- TotalEnergies, belge ?
- TotalEnergies est-il moins cher ?
- Que conclure sur TotalEnergies en fin de compte ?
Le 14 juin 2016, le fournisseur d’électricité et de gaz Lampiris a annoncé officiellement avoir trouvé un accord avec la société TotalEnergies. Et depuis février 2022, Lampiris a officiellement changé de nom pour devenir définitivement TotalEnergies. Plus de doute possible, le fournisseur fait désormais partie du groupe pétrolier français. Concrètement, TotalEnergies s’est engagée à acquérir 100 % des parts de l’entreprise liégeoise et l’opération a été finalisée dans les semaines suivant l’annonce.
Mais cet accord ne fait pas que des heureux. De nombreux clients Lampiris ont en effet marqué leur étonnement, voire leur mécontentement, vis-à-vis de ce rachat. Ils n’ont d’ailleurs pas manqué de le manifester sur les réseaux sociaux. Et pour cause, on est en droit de se demander si les valeurs de Lampiris (durabilité et production locale) ont encore du sens, maintenant que l’entreprise intègre une multinationale pétrolière.
Toutefois, le fournisseur d’origine liégeoise semble vouloir rester fidèle à de ses valeurs historiques. En témoignent ses nombreux investissements dans l’énergie renouvelable, comme son accord en juin 2020 avec Rentel, un parc éolien à la côte belge.
Alors, TotalEnergies est-il toujours « vert, belge et moins cher » ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir.
[sc name= »comparer-frn-blue » ]
Histoire de TotalEnergies : de la naissance à Liège à l’acquisition par Total
- 2003 : À la suite à la libéralisation du marché de l’énergie en Flandre, la société Lampiris est créée par Bruno Venanzi et Bruno Vanderschueren.
- 2005 : Lampiris obtient sa licence de fourniture en Belgique.
- 2010 : L’entreprise vise l’international et obtient sa licence de fourniture d’électricité en France.
- 2011 : S’ensuit l’obtention de sa licence de fourniture de gaz en France.
- 2012 : Lampiris connaît une année record suite à la suppression des indemnités de rupture et des démarches administratives en cas de changement de fournisseur. Le fournisseur enregistre ainsi une croissance de 55 % par rapport à 2011 et atteint un chiffre d’affaires de 695 millions d’euros. C’est aussi en 2012 que la SRIW et la Gimv entrent dans l’actionnariat avec un investissement de 40 millions d’euros.
- 2014 : Lampiris crée Lampiris Wood, une filiale dédiée à la vente de pellets et de bois de chauffage afin de diversifier ses activités. Elle remporte d’ailleurs des achats groupés organisés par la société Wikipower.
- 2016 : Le groupe Total acquiert 100 % de la société Lampiris pour un montant situé entre 150 et 200 millions d’euros. À la suite de cet événement, les activités professionnelles de Lampiris sont transférées à une nouvelle marque : TotalEnergies
- 2022 : Lampiris prend officiellement le nom de TotalEnergies pour la fourniture de ses clients résidentiels et professionnels
Parts de marché en Belgique (30/06/2020)
Régions | Électricité | Gaz |
Wallonie | 13,40 % | 15,20 % |
Flandre | 7,13 % | 8,95 % |
Bruxelles | 18,65 % | 18,62 % |
Ces parts de marchés sont calculées en termes de points d’accès.
Au 30 juin 2020, TotalEnergies est le troisième acteur du marché wallon derrière ENGIE et Luminus, et le deuxième à Bruxelles en l’absence de Luminus sur le marché de la capitale. En Flandre, il se place derrière les deux leaders historiques ainsi qu’Eneco.
Qu’est-ce que l’électricité verte ?
Avant de juger si un fournisseur est « vert » ou non, il faut d’abord comprendre ce qu’on entend par « électricité verte ». On parle ainsi d’électricité 100 % verte lorsqu’elle est produite à partir de sources d’énergie renouvelable telles que le soleil, l’eau, le vent ou encore la biomasse. Toutefois, à l’heure actuelle, l’éolien, le photovoltaïque, l’hydraulique et les centrales biomasses ne permettent pas de produire la totalité de l’électricité consommée en Belgique. Il est donc toujours nécessaire d’utiliser des centrales nucléaires ou des centrales au gaz qui produiront une électricité dite « grise ».
Les labels de garantie d’origine : ce qu’il faut savoir
Toutefois, l’Union européenne autorise la commercialisation d’une électricité grise comme étant 100 % verte. Si c’est ce qu’un fournisseur désire faire, il doit alors se munir d’un label de garantie d’origine (LGO) pour chaque mégawattheure (1.000 kWh) qu’il vend.
En pratique, chaque fois qu’un producteur génère un mégawattheure d’électricité à partir d’une source renouvelable, il reçoit un LGO. S’il est également fournisseur, il garde ce label pour lui, afin de prouver le caractère vert de l’électricité qu’il commercialise. S’il ne fournit rien directement aux particuliers, le producteur peut alors vendre le LGO à un fournisseur du marché pour quelques centimes d’euros (autour de 50 centimes). Cette transaction permet aux fournisseurs de soutenir les producteurs d’énergie durable, mais ils sont parfois accusés d’en abuser pour « verdir » leur électricité. Cette pratique est d’ailleurs vivement critiquée par l’organisme environnemental Greenpeace.
Pour éviter cela, le système est contrôlé par les différents régulateurs régionaux (CWaPE pour la Wallonie, Brugel pour Bruxelles et VREG pour la Flandre). Brugel et la VREG proposent en plus des outils de contrôle pour déterminer si l’énergie consommée a été compensée par des LGO. Vous pouvez aussi connaître leurs provenances.
TotalEnergies fournit-il réellement de l’énergie verte ?
Alors, qu’en est-il de TotalEnergies ?
L’entreprise possède quelques unités de production d’énergie renouvelable. On peut par exemple citer une éolienne à Couvin et une concession d’installations hydroélectriques au Lac de l’Eau d’Heure. Celles-ci ne sont cependant pas suffisantes pour couvrir l’entièreté de la consommation de ses clients. C’est pourquoi, comme beaucoup de ses concurrents, TotalEnergies doit acheter de l’énergie pour compenser la différence.
Pour cela, le fournisseur belge utilise deux types de sources :
- il va acheter son électricité verte auprès de petits producteurs belges (c’est-à-dire des propriétaires d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques, etc.) ;
- il complète ce qu’il manque en achetant le reste sur des marchés d’énergie européens.
L’inconvénient de la deuxième source, c’est que l’origine de l’énergie n’est pas toujours traçable. Il n’est donc pas impossible que de l’énergie nucléaire se glisse dans le mix énergétique de TotalEnergies. C’est malheureusement une conséquence peu évitable pour les fournisseurs qui ne sont pas 100 % producteurs de leur électricité verte.
Toutefois, TotalEnergies devrait être en mesure de diminuer sa dépendance aux marchés européens grâce à son accord d’exclusivité avec un parc éolien à la mer du Nord. Cela signifie que l’entiéreté de la production électrique de ce parc sera fournie aux clients TotalEnergies. Concrètement, il est question de 42 éoliennes, produisant environs un terawattheure (TWh) par an. L’accord porte sur une durée de 15 ans.
TotalEnergies et les LGO
Mais pourquoi TotalEnergies et d’autres fournisseurs belges peuvent-ils déclarer qu’ils fournissent de l’électricité 100 % verte et belge ? Simplement en achetant les LGO à des producteurs belges. Ainsi, si TotalEnergies ne peut pas prétendre qu’il achète l’entièreté de son électricité à des producteurs belges, il peut au moins prouver qu’il a soutenu leur travail en acquérant leurs LGO.
Actuellement, seuls certains fournisseurs sous la forme de coopérative peuvent se targuer de produire autant d’énergie verte que celle consommée par leurs clients. C’est notamment le cas d’Aeco.
Racheté par TotalEnergies : aubaine ou mauvais choix ?
Si l’on peut critiquer l’intégration de TotalEnergies au sein d’un groupe pétrolier, force est de constater que cela n’a eu que très peu d’impact sur son mix énergétique. En effet, la société belge semble ne pas avoir renié ses valeurs et continue d’investir dans la production d’énergies renouvelables. Elle ne propose pas non plus d’énergie fossile. C’est une situation encourageante pour d’autres fournisseurs qui ont connu un rachat également, tel qu’Eneco.
Quid du gaz
En Belgique, il n’y a pas de production de gaz naturel. Cela signifie donc que tous les fournisseurs se ravitaillent à partir de sources étrangères. TotalEnergies ne fait pas exception.
TotalEnergies, belge ?

Jusqu’à l’annonce du rachat par TotalEnergies, le fournisseur a systématiquement mis en avant son ancrage local et belge dans ses campagnes publicitaires. Son rachat par le groupe français Total a cependant désarçonné plusieurs de ses clients.
Toutefois, TotalEnergies se veut rassurant. La société reste une entité dédiée aux consommateurs belges, même si elle a désormais intégré une structure française.
En outre, le fournisseur liégeois continue de proposer des promotions intéressantes à ses nouveaux clients belges. Celles-ci ne sont pas disponibles sur le site du fournisseur, mais bien sur les sites de comparaison en ligne.
[sc name= »comparer-blue » ]
TotalEnergies est-il moins cher ?
Lors de la libéralisation du marché en Wallonie en 2007, TotalEnergies s’est distingué de ses concurrents en offrant des tarifs énergétiques très compétitifs. Cela est toujours le cas aujourd’hui, mais de façon moins marquée. De fait, ses tarifs d’électricité et de gaz ont progressivement augmenté au fil des années.
Ce changement s’explique par une stratégie qui a évolué au cours du temps. À l’instar des nouveaux fournisseurs qui entrent sur le marché, TotalEnergies s’étaitt lancé dans l’acquisition de clients en pratiquant des tarifs compétitifs, quitte à réduire sa marge bénéficiaire. Ensuite, lorsque son portefeuille de clients a atteint une taille suffisamment importante, le fournisseur a progressivement augmenté ses prix afin d’atteindre la rentabilité qu’il s’était fixé.
Pour être certain de bénéficier des prix les plus compétitifs du marché, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
Comparateur de prix
Le comparateur des prix de l’énergie permet d’analyser les différentes offres disponibles en Belgique sur la base des données de consommation de l’utilisateur : code postal, type de compteur électrique, fournisseur, consommation…
Pour avoir la garantie de bénéficier du meilleur prix du moment, il est conseillé d’activer les promotions et les réductions annuelles qui s’élèvent parfois à plus de 150 € pour un ménage moyen.
Chez Comparateur-Energie.be, une assistance électronique ou téléphonique gratuite est proposée.
[sc name= »call-me » ]
Achats groupés
Le principe des achats groupés consiste à réunir un grand nombre de personnes afin de faire un appel d’offres aux différents acteurs du marché de l’électricité et/ou du gaz. Cela permet d’obtenir des réductions grâce à l’effet de masse. Nombreux achats groupés organisés par Wikipower permettent ainsi à des milliers de consommateurs de diminuer leurs factures d’énergie.
Wikipower propose également une assistance électronique ou téléphonique gratuite.
Que conclure sur TotalEnergies en fin de compte ?
TotalEnergies a reçu de nombreuses critiques après son rachat par le groupe français. Mais au final, le fournisseur reste assez fidèle aux valeurs qu’il a toujours prônées. Son investissement dans les énergies renouvelables s’accentue chaque année, il s’assure de privilégier les producteurs belges autant que possible et il met en place de nombreuses promotions pour ses clients. Si la société pourrait évidemment mieux faire, il est cependant rassurant de voir qu’elle jouit d’une indépendance appréciable vis-à-vis de sa maison-mère française.
Au final, il n’y a guère que les coopératives locales qui peuvent se targuer de fournir une énergie plus verte et plus locale que TotalEnergies, mais souvent à des prix moins attractifs.
Et vous, que pensez-vous des fournisseurs d’énergie verte en Belgique ? Partagez votre avis dans les commentaires !
Liens
- Greencheck, outil de Brugel
- Groencheck, outil de la VREG
Sources
- Communiqué de presse de Lampiris concernant l’accord avec Rentel
- Tableau de bord de la CREG
A lire également sur notre blog

Plusieurs paramètres dictent la façon dont le tarif d’un contrat variable évolue. L’un de ces facteurs est le type de marché sur l…

Faire la différence entre un watt (W) et un kilowattheure (kWh) permet de mieux comprendre votre facture d’électricité. Son …

Comment réaliser une estimation de votre consommation de gaz ou la calculer précisément ? C’est simple : en lisant bien votre comp…