
30 % des Flamands refusent le compteur digital : pourquoi ? Et est-ce permis ?
Le battage autour de l’arrêt de la Cour constitutionnelle relatif au compteur inverseur ne s’est toujours pas calmé. Et il n’y a pas que chez les propriétaires de panneaux solaires que le compteur numérique n’a pas la cote : un Flamand sur trois met désormais des bâtons dans les roues de Fluvius et refuse l’installation du compteur numérique, qui aurait pourtant normalement dû équiper chaque ménage flamand d’ici 2029. La déception est donc importante. Mais avant de refuser le compteur numérique, prenez le temps de peser le pour et le contre.
Même avant la suppression du compteur inverseur, les compteurs numériques (aussi appelés « compteurs intelligents ») avaient déjà essuyé un feu de critiques. Globalement, les réfractaires semblent baser leur refus sur trois motifs.
Sur le plan technologique, le compteur numérique constitue dans tous les cas un grand pas en avant.
Contrairement au primitif compteur analogique, qui se limite simplement à additionner vos postes de consommation, le compteur numérique mesure très précisément, tous les quarts d’heure, la quantité d’électricité et de gaz que vous consommez.
Et tout le monde ne s’en réjouit pas. L’idée que leurs données personnelles puissent être consultées dérange beaucoup de personnes. KBC s’est ainsi déjà dite intéressée par les données du compteur numérique afin de « développer des services complémentaires sur cette base ».
Fluvius minimise pour sa part le risque d’atteinte à la vie privée. Ils insistent sur le fait que vous « gardez le contrôle des données personnelles issues de votre compteur numérique » et qu’ils ne les transmettront à des entreprises qu’avec votre consentement explicite.
La Belgique accuse en fait du retard en ce qui concerne les compteurs intelligents. La France a par exemple commencé à déployer « Linky », son compteur numérique, dès 2015. Les installations devraient s’achever cette année (alors que nous venons à peine de commencer !).
Mais, entre-temps, plusieurs incidents en matière de respect de la vie privée se sont produits chez nos voisins. Durant le premier confinement, un homme politique français a ainsi tweeté qu’il avait contacté les autorités et Enedis pour vérifier via Linky que les résidences secondaires n’étaient pas occupées. Ce tweet a été vivement critiqué, et Enedis a nié l’affirmation.
Certains fournisseurs d’énergie ont aussi dépassé les bornes : en février 2020, Engie et EDF ont été rappelés à l’ordre pour des manquements concernant la gestion des données personnelles. La Cnil leur a alors laissé trois mois pour corriger le tir.
Malgré ces quelques incidents, il semble que tout se passe bien en France en matière de vie privée et de compteurs numériques. Le respect de la vie privée ne doit pas faire obstacle au déploiement du compteur numérique, à condition que des mécanismes de contrôle transparents, auxquels le grand public fait confiance, soient en place.
Un autre argument qui revient fréquemment sur la table est l’électrosensibilité. Un concept controversé. Alors que certains clament avoir été gravement malades à cause d’une exposition (excessive) aux rayonnements électromagnétiques, d’autres tiennent cette affection pour imaginaire, son existence n’étant pas (encore) scientifiquement prouvée.
Et pourtant, la Cour constitutionnelle a jugé fin de l’année passée que les citoyens avaient le droit de refuser le compteur numérique s’ils estimaient que celui-ci pouvait avoir un impact négatif sur leur santé.
D’après Fluvius, il s’agit d’un effet nocebo : certaines personnes sont tellement convaincues que le compteur intelligent va leur donner des maux de têtes et des douleurs musculaires que le phénomène se produit réellement.
Fluvius souligne que le niveau de rayonnement des compteurs numériques flamands se situe sous les normes belges et européennes. Mais à la suite de l’arrêt de la Cour constitutionnelle, ils sont toutefois dans l’obligation de fournir une version câblée du compteur numérique. Celle-ci sera disponible en janvier 2023. Il semble donc qu’il soit possible de refuser la version non câblée du compteur numérique d’ici là.
La dernière raison pour laquelle certains refusent le compteur numérique est d’ordre financier. Le fait qu’un certain groupe de population perdra de l’argent à cause du compteur numérique est en effet incontestable.
Nous n’allons pas rappeler encore une fois toute l’histoire, mais maintenant que le compteur inverseur a été aboli, de nombreuses personnes devront se contenter d’un contrat de rachat moins avantageux. Tant que les propriétaires de panneaux solaires conservent leur compteur analogique, ils continuent de profiter du compteur inverseur, et ce peut-être jusqu’en 2029. De ce point de vue, le refus du compteur numérique n’est donc pas dénué de sens.
En outre, le compteur numérique a bien sûr aussi un coût. Son installation ne vous sera pas directement facturée, mais se répercutera sur les tarifs de réseau. Dans une analyse coûts-bénéfices de 2020, la VREG estime ce coût supplémentaire à environ 13 €/an pour l’électricité et 16 €/an pour le gaz pour naturel, pour un ménage moyen. Soit une hausse de la composante « tarifs de réseau » à long terme.
Il nous reste donc bien sûr à répondre à une question : peut-on refuser le compteur numérique ou non ? Cela dépend de la situation. Vous pouvez refuser le compteur numérique si :
- Vous souffrez ou affirmez souffrir d’électrosensibilité (et ce jusque 2023) ;
- Etes un prosommateur, mais ne disposez pas d’un compteur inverseur depuis plus de 15 ans (jusque 2025).
Quant à savoir si ce refus est une bonne idée, chaque Flamand doit le décider pour lui-même. Le compteur numérique a bien sûr aussi ses avantages : le relevé et la communication de l’index sont bien plus faciles, l’enlèvement d’un compteur à budget ne sera bientôt plus qu’une simple formalité administrative, et le compteur numérique vous offre aussi de nombreuses informations sur votre facture et vos habitudes de consommation. Le compteur intelligent pourrait donc même vous aider à économiser du gaz et de l’électricité. Il facilitera également le passage au tarif capacitaire.
En bref
Si vous vous faites aussi du souci à propos du compteur numérique et de ses répercussions sur votre facture, nous vous conseillons de comparer soigneusement les contrats de fourniture et de rachat d’électricité. En choisissant l’offre la plus avantageuse, vous pourrez réaliser un rendement intéressant et optimiser le retour sur investissement de vos panneaux solaires, même avec un compteur numérique.
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